Cette 57ème édition de la Saintélyon était particulière à bien des   égards. La météo des jours précédents avait apporté de la neige,   beaucoup de neige et le froid qui s'était bien installé l'a maintenue au   sol, glacée par endroits. La météo de la nuit aussi : un départ sous   des températures négatives, de l'ordre de -6 à -10°C... Et puis vraiment   énormément de monde. 6000 inscrits sur la solo, 5000 partants et 4000   arrivants.
Ma course proprement dite :
Une première partie chaotique
Après   un départ prudent dans les rues déneigées de St-Etienne, je me rends   compte en voulant boire un coup que ma poche à eau était obstruée par la   poudre magique que j'y avais mis et je perds 3 à 4 minutes sur le bord  de la route à essayer de la déboucher en tapant dedans, en la sortant  du sac et en m'énervant  un peu -ca fait juste 2 fois que ça m'arrive en  trois semaines-. Dès les  premières montées, je reste coincé dans des  bouchons et peine à trouver mon rythme. Je me casse la figure dans la   poudreuse et subis un gros coup de mou entre St-Christo en Jarez  (premier ravitaillement) et Moreau. A ce moment de  la course, mon seul  objectif est de finir, même en 10 h. De Moreau à  Ste-Catherine, rien à  dire, c'est superbe. On emprunte de beaux sentiers  et de belles pistes  et la neige reste confortable à courir. Malgré  cela, je ne suis pas en  jambes et je suis coincé au milieu d'autres  coureurs eux-mêmes coincés  entre eux. En clair, impossible de dépasser  sans prendre des risques et  certains en feront durement les frais.
Une deuxième partie où je reprends un peu du poil de la bête,   notamment à partir de Ste-Catherine (km30). J'y fais un bon ravito, je  mange du  salé que j'avais prévu dans mes réserves (des boules de soja  déshydratées qui me  permettent d'accepter le thé trop sucré et les gels  vraiment très  sucrés). J'arrive à reprendre 570 places de  Ste-Catherine à Beaunant (km  57). Bref, à ce moment j'ai les jambes, un  très bon mental, je suis porté par la course et par mes sensations. En  effet, on  traverse alors la partie la plus technique, le bois  d'Arfeuille, on suit  quelques monotraces et le peloton est étiré. La  neige commence à se  transformer en glace par endroits mais  miraculeusement j'échappe encore à  ma deuxième chute. Je positionne  même la frontale en mode pleine  puissance alors que depuis le départ,  j'économisais les piles... Plus  anecdotique, j'ai également savouré le  42196è mètre de cette course,  signe que j'étais devenu officiellement  un ultracoureur.
Enfin, la dernière partie, toute en volonté et détermination.
Mes   temps de passage depuis Soucieu (km 45) me laissent espérer un finish  en 9h  environ alors qu'à St-Genoux (km 34) j'étais sur 10 h ! Donc,  après Soucieu, il faut  grimper et redescendre trois bossettes sur 14-15  km. Mais ça passe, et  je n'ai aucun problème d'alimentation (ceci  pouvant expliquer cela).  Bon, je me rétame bien méchamment vers le 50è,  mais je m'en remets.  Puis, dans le final, c'est à dire à partir des  hauteurs de Lyon et  surtout le long de la Saône et du Rhône, il faut  lutter évidemment  contre la fatigue mais aussi contre le vent, souvent  de face, toujours glacial, et les plaques de verglas de plus en plus  présentes et  traitresses. Je m'accroche et je décide de courir le plus  possible. La  fin est interminable mais tout se passe bien, je continue  de dépasser des concurrents. Au final, entre  Beaunant (km 57) et  l'arrivée, je gagne 76 places. Je me permets même de  faire un sprint de  50m pour passer sous l'arche (enfin, c'est  l'impression que j'avais et  quand on passe, au bout d'une nuit de  course, de 9 km/h à 12-13, on a  l'impression d'être Usain bolt, si-si,  je le jure !).
Résultat : je finis, heureux, 1384è / 4039 en 8h55'59". 
En résumé,  j'ai vraiment bien apprécié cette expérience. Sans doute parce que j'ai  réussi, pour une première, ma course et que je n'ai pas vraiment  souffert. La neige ne m'a absolument pas gêné du tout, au contraire !
Les points négatifs que j'ai relevés : beaucoup (trop) de coureurs et à  certains passages, c'est vraiment gonflant ; un accès aux   ravitaillements rarement aisé : les tentes étaient gavées de monde et il  fallait jouer des coudes pour se faire servir un verre de thé (c'est la  seule chose que je prenais, j'étais autonome sur tout le reste) ; un  speaker un peu  relou ! (lui aussi avait fait le trajet entre St-Etienne  et Lyon car il a  lancé le départ et je l'ai reconnu à l'arrivée) ; et  trop peu de  monotraces (mais pas trop grave compte tenu du monde).
Pour le reste nickel ! Et beaucoup de solidarité et d'entraide entre les gens.
A  noter que j'ai dépassé un mec avec  qui j'ai discuté 5 minutes dans la  montée de Ste-Foy-lès-Lyon qui m'a dit que cette édition était vraiment  très dure, que lui l'avait déjà courue deux  fois en 8h mais que là, il  allait dépasser les 9h (il est vrai qu'au sommet de la côte j'ai relancé  en courant et lui a continué de marcher).. Donc, je peux faire mieux  dans des conditions un poil meilleures !!!
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Le site de la course : http://www.saintelyon.com