mercredi 29 février 2012

Trail Gascon, 11,2 km, 250m D+

Le Trail Gascon est une épreuve courue dans le Gers, à Gimont, à un quart d'heure de chez moi. Motivé par mon frère Kévin, en vacances à la maison, je décide d'y participer avec lui. Des deux distances au programme, nous choisissons la moindre ! 11 km au programme. Malheureusement la nuit précédente fut difficile pour moi avec pas mal de fièvre.
Après avoir pris nos dossards et récupéré la bouteille de floc, en route pour l'échauffement. Confirmation, la température corporelle est très élevée, la fréquence cardiaque aussi. J'avais imaginé courir le trail à fond, je me résouds à le courir avec Kévin, mode entraînement.
Dès le départ, il est évident que j'ai pris la bonne résolution. Je n'ai aucune sensation et je transpire beaucoup. Kévin avance assez vite. Le terrain est beaucoup moins gras qu'il n'aurait pu l'être. Au fur et à mesure, je reprends du poil de la bête. Le bidon que j'avais pris soin d'emporter pour me ravitailler nous sert à tous les deux. J'essaie autant que faire se peut de lui servir de lièvre. Les cinq premiers kilomètres sont parcourus en 28 minutes. Le parcours emprunte de nombreux sentiers et pistes et délaisse le goudron dans la campagne gimontoise. C'est assez charmant. Un passage notamment nous a marqués par la vue sur les collines gersoises à la sortie d'un bois.
Nous finissons la course comme nous pouvons aux 31ème et 32ème places sur 127 classés, en 1h et quelques secondes !
Très joli trail, idéal pour une remise en jambe. Une organisation adaptée et sympathique ! Bref, un dimanche matin réussi...

mercredi 8 février 2012

Forest trail, 48 km, 1150m D+



Pour mon premier rendez-vous de l'année, mon choix s'était porté sur un trail qui se court à 20 km de chez moi, dans la forêt de Bouconne, un endroit que je connais bien pour le fréquenter pour l'entraînement ou pour d'autres plaisirs.
Au menu, 46 km et 1000m de D+ annoncés. Familier des lieux, je savais que nous aurions à courir le long de champs labourés et dans les forêts boueuses. Mais les températures sibériennes qui se sont abattues sur la France quelques jours avant le départ ont rendu le terrain très dur. Je m'attendais à de la boue, j'étais donc ravi de cette situation ! Qui plus est, une température de -1°C à 18h30 et une météo dégagée auguraient d'une course "à la fraîche", mais sèche !
Petit événement, je m'alignais sur cette course en même temps que Magali, dont j'ai fait la connaissance via Kikourou, et son ami, François. L'occasion de discuter et d'échanger longuement avant le coup de feu, notamment de la frontale que j'ai achetée sur ses conseils.
Allez, paf ! c'est parti. J'y vais tranquille mais très vite, les sensations sont assez négatives. Le cardio s'emballe pour un rien mais les jambes répondent. Je n'y comprends rien. Une descente vers Lévignac nous fait passer de l'autre côté de la Save pour une balade de plus de 30 km autour de Thil, du Castéra ou de Garac. Le trail alterne sentiers roulants, pistes en terre et chemins forestiers techniques. La nuit est illuminée par la Lune, quasi-pleine. Ca monte et ça descend, c'est quelques fois plat, mais jamais monotone. Les bénévoles, transis de froid, n'oublient jamais de nous encourager. Mention spéciale !
Je m'arrête pour satisfaire un besoin naturel au bout de 3/4 d'heure de course. J'en profite pour avaler une balle énergétique de ma confection (noix de cajou, flocons d'avoine, citron vert, eau, abricots secs, poudre d'amande) glanée dans ce livre qui est devenu pour moi une source d'inspiration... et d'énergie.
Au moment où je repars, je reconnais Magali, juste devant. On fait quelques foulées ensemble. Lorsque je prends le relais, je me rends compte qu'elle ne suit pas ! Je ralentis, mais elle ne revient pas. Tant pis, je continue. Je ne sais pas courir autrement que tout seul je crois...
Je ne suis toujours pas en forme, même si j'arrive à limiter les dégâts. Le sentier continue d'être agréable. Entre ce point et le premier ravitaillement, on serpente principalement sur des chemins plutôt que sur des pistes. Les bords de champs sont malgré tout assez désagréables car le gel a rendu les mottes de terre semblables à des pierres. Il faut faire attention et je manque plus d'une fois me fouler la cheville.
Dans cette obscurité il est cependant très difficile de se repérer. Même pour quelqu'un qui a déjà parcouru le coin et qui dispose (enfin) d'une super frontale. On nous annonce le ravitaillement à moins de 2 kilomètres. Ouf ! J'ai prévu de m'y arrêter pour y faire le plein et boire un  bon thé bien chaud. Les bonnes sensations ne sont toujours pas là, la pause me fera le plus grand bien. Dans la tête ce n'est pas la joie non plus. Je me dis que je suis fou de courir de telles épreuves et que les Citadelles, c'est bien loin et que même peut-être je ne vais pas y participer, c'est trop d'entraînement, trop de fatigue pour ne pas être certain d'être à 100% le jour J... J'évacue vite ces pensées désagréables pour me focaliser sur l'objectif : finir la course. 46km, ce n'est pas la mer à boire.
A l'abbaye de Sainte-Marie du Désert, on se fait pointer. Je file dans le local aménagé et remplis ma poche à eau dans laquelle je rajoute ma poudre magique. Je ne refuse pas le thé chaud non plus et mange quelques tranches de pain d'épices et du chocolat. Les premiers sont passés depuis 40 minutes déjà.
Et je repars. Après quelques foulées, je retrouve Magali ; l'occasion de nous raconter notre course. Elle a l'air d'aller bien et ne s'est pas arrêtée au ravitaillement. Là encore je finis par prendre un peu d'avance et ne la retrouverai qu'à l'arrivée.
Un coup d’œil à ma montre et je me rends compte que mon GPS (plus exactement sa pile) n'a pas résisté aux températures négatives. Fini le kilométrage, je courrai désormais sans repères précis. Les montées se succèdent aux descentes, les sentiers aux pistes et les bois aux bords de lacs. Difficile de savoir où je suis ; difficile également d'évaluer mes sensations. Je suis seul la plupart du temps. Je ne me fais pas rattraper, c'est l'essentiel. Je parviens même à dépasser moi-même quelques coureurs. A la faveur d'un tracé en crête, j'aperçois Le Castéra. Le point d'eau est là-bas, au km 33. J'ai prévu de ne pas m'y arrêter, pariant sur une réserve en liquide suffisante. J'y arrive. On nous fait contourner le village, rare point de lumière dans cette nuit glaciale. Un passage sous un porche, une ruelle et, dans une salle sur la gauche, le ravitaillement. Je fais un salut de la main et continue mon chemin. On me hèle : "hé ! il faut pointer !" Ah ? Je reviens sur mes pas, m'exécute en lançant un "c'était pas prévu ça ?" et repars malgré les invitations à partager un verre !
Mes sensations sont remontées à un très haut niveau, je ne veux pas casser la dynamique. Je fais bien. Dans cette longue portion vers Lévignac, avant la remontée vers Bouconne, je "ramasse" encore 3 ou 4 coureurs dont un avec qui je parcours 2 ou 3 kilomètres. Mais il ne me suivra pas après Larmont. Cela fait environ 4h30 que je cours et mes jambes répondent enfin présent. Je me dis à cet instant que les longues distances, c'est vraiment du plaisir, qu'enfin j'arrive à avoir du jus sur les fins de course et que je suis pressé d'être enfin aux Citadelles.
On traverse une dernière fois la Save puis la N224 pour attaquer la dernière montée digne de ce nom. La piste se transforme vite en sentier et les clairières font place aux sous-bois. Je partage un bon quart d'heure de course avec un gars que je rattrape avant de le distancer juste au moment où la voix amplifiée d'un animateur me fait d'abord croire que l'arrivée approche. Connaissant le coin, cela me surprend. Je sais bien que l'on n'a pas encore traversé la D24 et qu'il reste encore un peu de chemin avant de rejoindre la base de loisirs.
Et effectivement, le speaker est juste là pour nous encourager. Lorsque je débouche sur la route, ses paroles, à défaut de me réchauffer, me donnent quelques indications : "Allez, bravo, plus que quatre kilomètres. Ce n'est pas l'arrivée, nous sommes juste ici pour vous encourager ! Bravo !" Un des bénévoles m'accompagne même quelques mètres sur le sentier en courant, à moitié pour me donner du courage, à moitié pour se réchauffer j'imagine !
Je décide alors d'en remettre une couche. Comme les sensations continuent d'être vraiment très bonnes, j'accélère. Je ne veux pas être rattrapé et je veux tester ma résistance. Le sentier est roulant et j'en reconnais quelques parties. J'ai vraiment du jus, je trottine dans les montées mais aucune frontale devant. Je continue, j'appuie, je ne lâche pas. Et, enfin, alors que nous sommes dans le dernier kilomètre, trois concurrents juste devant. Je les dépasse à l'orée de la forêt, à 300m de l'arrivée.
Je finis en 5h28'50", à la 35ème place.
J'attends Magali qui arrive quelques minutes après moi. Elle aussi a fait une très belle fin de parcours et finis deuxième féminine, à cinq minutes à peine de la première. (Son récit est ici.) Son ami pointera peu de temps après, ayant lui aussi effectué une belle course.
Au bilan, un trail bien plus dur qu'il n'y paraît. Une distance portée réellement à 48 km et un dénivelé à 1150m.
Petit détail : à l'arrivée, la température était de -8°C !

A l'arrivée
Le profil, très... dentelé !