vendredi 13 juillet 2012

Gâteaux-sport "maison"

Bon, allez, une fois n'est pas coutume, petite chronique "culinaire".
Très inspiré par l'excellent livre de Christophe et Cécile Berg, Secrets d'endurance (dont les recettes, faciles à réaliser, efficaces sur le terrain et, heureusement, délicieuses), aux non moins fabuleuses Editions de la Plage, je me suis laissé aller à tenter moi-même l'élaboration d'un gateau-sport.

Pour quelles raisons ?

Tout d'abord parce que j'aime assez cuisiner, notamment les desserts !

Ensuite parce que les conditions météo de mon lieu de vacances (en Corse) m'incitent à pratiquer mes activités d'endurance (vélo, course à pied, natation) assez tôt le matin (à partir de 6h30) sous peine de me dessécher en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Autant dire que pour éviter de me lever à pas d'heure, il me faut ingurgiter du digeste.

Aussi parce que le prix des préparations toutes prêtes des marques ayant pignon sur rue est assez prohibitif pour un résultat que je qualifierais seulement d' "honnête".

Enfin pour y intégrer ce que j'aime et de préférence que ce soit bio !

Après quelques recherches sur Internet, la mobilisation de mes (maigres) connaissances sur le sujet, et le recensement de ce dont je disposais à portée de main, mon premier gâteau a été élaboré avec les ingrédients suivants :
  • farine complète
  • flocons d'avoine
  • abricots secs
  • poudre d'amandes
  • chocolat amer en poudre
  • sirop d'agave
  • eau
En photo, il ressemble à cela :


Sa forme de "patatoïde" parfait est due à un moule trop grand.

Testé, il s'est révélé un peu sec, peu sucré mais assez efficace. Sa texture était même étonnamment souple sans avoir beaucoup levé !

Fort de ce premier essai, j'ai donc cherché à améliorer ma recette, toujours autour des mêmes ingrédients, à deux exceptions près : je n'avais plus d'abricots secs et comme je voulais un gâteau un peu plus sucré, j'ai ajouté du miel de miellats de maquis corse. C'est la touche locale, "nustrale" comme on dirait ici.

Ingrédients :
  • 170g de farine complète
  • 80g de flocons d'avoine
  • 1 sachet de levure
  • 30g de chocolat en poudre amer
  • 30g de poudre d'amandes
  • 50g de sirop d'agave
  • 50g de miel de miellats
  • 21cl de lait de soja
J'ai d'abord mélangé la farine, les flocons mixé sommairement pour les rendre plus fins, la levure, le chocolat et la poudre d'amandes.

J'ai ensuite chauffé le lait de soja, le miellat et le sirop d'agave et les ai incorporés aux ingrédients secs :


Puis, dans un four préchauffé à 180°C, j'ai laissé cuire le tout dans un moule à charlotte pendant 35 minutes.

Voilà le résultat :


Test grandeur nature demain !

mardi 10 juillet 2012

Tavignanu trail - 32 km, 2100m D+

Le Tavignanu trail, c'est le petit frère du Restonica trail. Petit, juste par la taille, parce que malgré sa distance relativement modeste, c'est un grand trail, sauvage et beau, technique et ludique, riche et varié. Le parcours est strictement le même que celui de la Restonica du départ jusqu'au refuge de la Seca et du plateau d'Alzu à Corte. La jonction entre ces deux morceaux se fait naturellement par un sentier en montée, sèche par endroits, plus souple à d'autres.
J'étais donc vraiment en terrain connu, partant pour une course dont je connaissais tout le parcours. Un avantage ? Certainement, en tout cas pour la gestion de ma course.
Le départ est donné à 7h, dans une certaine confusion, tous les coureurs n’ayant pas voulu se placer sous l'arche de départ ! Il faut dire que la configuration du site n'était pas très bien adaptée, un peu étroite, pour accueillir plus de 300 concurrents, un record de participation.
En tout cas les premiers hectomètres sont toujours aussi difficiles, d'abord pour monter la sculiscia en ville puis pour rejoindre l'arche de Scandulaghja. C'est par contre très simple : il faut monter et prendre 1400 m de D+ en moins de 10 km.
Avant de rejoindre la forêt du Tavignanu, sur les hauteurs de Corte, l'itinéraire est à découvert. Il fait déjà chaud et le soleil, dans le dos, se fait bien sentir. Je prends un rythme que j'estime rapide mais sans en faire trop non plus. Malgré la distance et le temps que je me suis fixé (entre 5h et 5h30), il faut en garder pour la fin qui est longue, dans la vallée du Tavignanu et qui se fera sous le soleil de midi !
Au-dessus de Corte
Beaucoup de participants donc et une belle file indienne chemine au-dessus de Corte. Je me rappelle bien le chemin, je n'ai pas de surprise. Je monte et m'hydrate régulièrement tout en me disant que quand même, les trails en Corse, c'est une autre dimension !
Les premières pentes
Les sensations sont plutôt bonnes même si je trouve encore que ma fréquence cardiaque est bien rapide. Mais musculairement, aucune douleur.

On grimpe, on grimpe

Dans la forêt
Enfin l'arche, merveille naturelle, atteinte en 1h15.
L'arche de Scandulaghja

Un dernier coup de rein et le col qui la sépare des bergeries de Padule est franchi, avant les bergeries (alt. 1600) où le premier contrôle des dossards nous attend ainsi qu'un ravitaillement.
A Bocca Canaghia, un regard en arrière
Et où je ne m'arrête d'ailleurs pas, ayant misé sur une autonomie en nourriture et un ou deux ravitaillements en eau seulement. Arrive la partie la moins agréable du parcours : une remontée sur une piste inconfortable vers Bocca Canaghia (alt. 1760) puis une descente vers la bergerie de Conia (alt. 1593) et une partie plus plate, sur piste encore jusqu'aux bergeries de Boniacce (alt. 1460).
Au loin, la Paglia Orba, la plus belle (au centre) et le Monte Cintu, le plus haut (à droite)


Moins technique, voire roulante, je ne fais pas trop attention sur cette portion, mon regard et mon esprit tournés plein sud vers le sommet du Ritondu, troisième sommet de Corse. Et blam, je bute contre un caillou et malgré une tentative de rattrapage désespéré, je me ramasse lamentablement sur le bord de la piste. La cuisse est touchée à deux endroits et je me cogne la malléole contre une pierre. Un coureur se retourne pour prendre de mes nouvelles, je le rassure et j'essaie de me rassurer, mais ça va. D'ailleurs, c'est assez vrai. Depuis les bergeries de Padule, je remonte quelques coureurs, en ne m'étant fait dépasser que par deux comparses.
Je trouve malgré tout la piste longue, bien plus longue que dans mon souvenir du Restonica trail. Mais cette satanée partie finit quand même par s'arrêter et l'on bascule vers la vallée du Tavignanu, pour rejoindre le refuge de la Seca. La descente est technique, il faut rester vigilant. Et je le reste d'autant plus que c'était dans cette portion que je m'étais étalé en 2011 après avoir buté contre une racine. Personne ne me dépasse. C'est bon signe. Je pénètre de nouveau sous les laricii. Le refuge n'est plus très loin, j'en profite pour boire beaucoup avant le ravitaillement. J'y rejoins de nombreux coureurs, je fais le plein, vide quelques poubelles, remets le sac sur le dos et je repars. Heureusement que je connais bien le coin parce qu'aucun bénévole ne nous indique par où il faut continuer ! On en est à 16 km de course, soit à la mi-course. Ma montre indique 2h50 depuis le départ. Finir en 5h me semble déjà hors de portée mais je me sens bien.
En arrivant au refuge de Seca

Alors j'appuie un peu dans la montée. Je suis seul au début mais je rattrape vite deux coureurs que je dépasse. Puis un troisième qui s’accroche et restera avec moi quasiment jusqu'en haut. En à peu près 35 minutes de montée, je dépasse près de sept ou huit coureurs. J'ai vraiment de très bonnes sensations et le sentier est un bonheur total. C'est pour moi le meilleur moment de ma course. Et dans la forêt, l'ombre des pins rend l'effort plus supportable.
L'arrivée au plateau d'Alzu

Beaucoup de monde aux bergeries d'Alzu (alt. 1588). Alors que je n'ai pas l'intention de m'arrêter, un bénévole nous interpelle tous un à un : "Douche obligatoire !" Il faut bien dire qu'au soleil, que l'on retrouve sur le plateau, la température est élevée. Je me plie donc de bonne grâce à cette injonction. A l'aide de grosses éponges, on est aspergés sur la tête. C'est ma foi... rafraîchissant et très appréciable. Je repars vite malgré tout. Il ne reste plus que la longue descente vers Corte. J'avais mis 2 heures l'année dernière, j'espère gagner une bonne dizaine de minutes cette année.
Le début de la descente
Dès les premiers mètres de la descente, les pieds me font très mal. Je m'arrête et resserre les chaussures au maximum : la pente est très raide. Ca va mieux et j'essaie de garder un rythme supérieur à celui que, naturellement, j'aurais tendance à vouloir adopter.
Jusqu'à la passerelle de Rossulinu (alt. 760), j'arrive à dépasser trois concurrents en ne me faisant reprendre que par deux. Mais je les retrouve en fait tous à la passerelle où un point d'eau et des bénévoles nous attendent. On me conseille de boire : pour rejoindre Corte, ce sera sous le soleil et "gare aux crampe" me dit-on ! Une douche encore, je bois un peu et je repars devant tous ceux qui étaient arrêtés.

La passerelle de Rossulinu

Il reste environ 6-7 km et si le parcours descend, quelques petites remontées nous attendent. Et le sentier a beau être l'un des plus fréquentés du coin (et ce jour-là, il l'est !), il n'en est pas moins assez technique à courir : très peu de portions dégagées, sans pierres. A Antia (alt. 610), un nouveau point d'eau. Je vérifie ma réserve, j'ai assez pour la fin.
Je repars et même si je me fais rattraper par deux ou trois coureurs, j'arrive finalement à les distancer et à en rattraper de nouveaux. Un seul reste avec moi : il s'inquiète de la fin de la course, qu'il ne connaît pas. Je le rassure, ça va vite arriver malgré quelques petites relances à effectuer.
On arrive enfin en ville. Lionel et Catali sont là, au parking du musée ! Je leur fais juste un signe et leur donne rendez-vous quelques minutes plus tard. Le musée, la sculiscia, la place Paoli, le Cours et l'arrivée ! Avec les enfants et ma soeur !
En 5h22, la boucle est bouclée. 32 km, 2100m de D+. Je finis 77ème sur 290 arrivants. Un très beau résultat pour moi sur un trail qui, dans sa version longue (68km) ou courte (32 km), mérite vraiment d'être couru.
Il parait même que pour 2012, une version ultra longue de 105 km est en préparation !

dimanche 1 juillet 2012

Aneto trail de Haute-Bigorre - 50km, 3000m D+

Cette année, je ne cours pas beaucoup de courses, mais je les choisis bien ! Ce trail à Campan, dans les Hautes-Pyrénées, est une première édition dans ce format de 50 km. Avec 3000m de dénivelé, le profil est véritablement montagnard. Et comme je connais un peu le coin, j'ai quelques craintes sur le "confort" des sentiers. Beaucoup de traces de vaches nous attendent et je n'aime pas trop ça.
Bref, après avoir retiré mon dossard une demi-heure avant le départ, je me prépare tranquillement dans ma voiture. Tellement tranquillement que je me rends compte au dernier moment que j'oublie presque de diluer ma poudre magique énergétique dans ma poche à eau.


Un peu de monde au départ puisque nous sommes annoncés 300 concurrents, relais compris. En solo, 192 coureurs sont inscrits et je porte le dossard 88.

De Campan à Artigues
Après le briefing, c'est le départ. Et le ton est donné d'entrée. 1500m de montée nous attendent dans les 10 premiers kilomètres jusqu'au col d'Arizes, à plus de 2100m d'altitude. C'est exclusivement de la montée, à l'exception de quelques brèves portions de descentes au Col de la Courade ou de plat (vers le lac de l'Oeuf). Je pars tranquillou, je veux garder des réserves pour la fin, pour la longue descente vers Campan depuis le Soum de Bassia. Je me cale donc dans un groupe dont le rythme me convient. Jusqu'au Col de la Courade, la course se déroule sur piste, en lacet. Le ciel est couvert mais il est annoncé du soleil assez rapidement. Le temps est frais juste comme il faut.
De mon côté, les sensations ne sont pas extraordinaires. Je trouve ma fréquence cardiaque anormalement élevée et j'attribue cela au stress de la course en me disant que les kilomètres passant, ça se calmera.
Peu après le Col de la Courade (1272), on emprunte une piste forestière sur quelques centaines de mètres avant de déboucher sur la crête.


C'est à ce moment que le brouillard a la bonne idée de laisser place à une splendide mer de nuages.

Le Pic du Midi, au fond.
Le Pic du Midi de Bigorre se tient devant nous. A gauche, le massif du Lhéris. A droite, le pic de Montaigu. C'est superbe !
A ce moment, j'accélère un peu. D'abord pour décramponner un peu ceux avec lesquels je suis, surtout pour me tester. Le parcours devient assez technique et on atteint le lac de l'Oeuf après une petite descente avant d'attaquer le dernier ressaut nous menant au Col d'Arizes à 2132 m d'altitude et au bout de 10,2 km de course. La montée est brève depuis le col, mais assez violente. Ca grimpe dru ! Je le passe 2h02 après le départ.

L'arrivée au Col d'Arizes
Place maintenant à une longue descente vers Artigues. Je vais pouvoir savoir rapidement si j'ai bien progressé dans ce domaine. On passe le lac d'Arizes, la cabane d'Arizes (1740) et les cabanes de Tremezaÿgues. Et tout va bien. Un seul concurrent me dépasse. C'est du jamais vu. J'arrive même à en dépasser deux. Bref, je tiens ma place et me dis que finalement, la journée va peut-être se dérouler favorablement. La partie le long de la cascade d'Arizes, peu avant Artigues est très cassante. Mais je tiens, les cuisses ne disent rien.

D'Artigues à Payolle
A Artigues (1220), je ne m'arrête que le temps de faire le plein de ma poche à eau et d'y ajouter ma boisson de course préférée. Je repars donc rapidement pour attaquer la deuxième montée du jour. Assez rapidement, je ressens un coup de moins bien qui va me durer jusqu'à Cortaou des Esclozes, c'est-à-dire pendant environ une heure. Sans non plus être complètement à la ramasse, je me contente de gérer mes sensations de moins bien. Je n'arrive pas à trouver le rythme et sur certaines portions je peine à courir, même lentement. Ca va passer, je le sais, mais j'aimerais que ça dure le moins longtemps possible. On alterne monotraces en dévers et en courbe de niveau, petits coups de cul, petites descentes, pistes, chemins...


Il faut faire attention par endroits aux racines ou au sol irrégulier. Mais on a une belle vue sur le Soum de Bassia, qui nous attend, serein.

Avant Payolle
Payolle (km 30) approche, on voit des habitations. Y arriver prend du temps, la vallée y est large à cet endroit. Beaucoup de monde en tout cas à ce ravitaillement et pour nous encourager. Là non plus je ne m'éternise pas.

De Payolle à Campan
Je reprends la route rapidement pour attaquer la dernière grande difficulté du jour : la montée au Soum de Bassia. Je l'ai reconnue deux fois dans le mois et à chaque répétition j'ai souffert dans la dernière partie très pentue et assez technique.
Avant le col de Beyrède, je partage l'ascension avec une féminine et un jeune du cru qui nous chante quelques chansons locales ! Lui, il est en forme !

Dans la montée, peu après le col de Beyrède
Je discute un peu avec la féminine, on s'encourage et au Col de Beyrède (km 32, 1417) je sens que mon second souffle arrive. Je décide donc de pousser un peu pour voir. Tout va bien. Je remonte pas mal de monde, bien coincés dans la dernière partie de la grimpette vers le Soum de Bassia. J'ai déjà la tête au sommet.

Le Soum de Bassia
Je prévois de m'y arrêter pour resserrer mes lacets, fixer mes bâtons au sac et manger une barre. C'est donc ce que je fais. Quelques concurrents que j'avais passés dans la montée me repassent mais en repartant du sommet, je vois bien que j'ai retrouvé mes jambes. Il reste 16 km et je me dis que je vais y aller à fond jusqu'à l'arrivée.
La crête est fabuleuse à courir. Confortable et aérienne, elle offre un superbe panorama sur les sommets élevés de la chaîne au sud. Et une vue en majesté sur le roi du secteur, le Pic de l'Arbizon.

Les facéties météorologiques du jour !
Une féminine qui effectue le relais me semble adopter un rythme assez similaire au mien. Je reste donc dans sa roue, prends le relais par moments, jusqu'au dernier ravitaillement à Courtaou d'Ordincède au km 44. Je reprends un peu d'eau et repars, vite. Ma montre indique 7h24 de course, je vois déjà que je ne pourrai tenir 8h. Ce n'est pas grave. Dans ces six derniers kilomètres, j'ai toujours d'aussi bonnes sensations. Je reprends cinq à six concurrents qui n'arrivent pas à me suivre, peut-être même plus. J'arrive à courir dans les faux-plats montants, c'est grisant. L'arrivée se rapproche et lorsque j'arrive à Campan je suis d'abord surpris du nombre de spectateurs, assez nombreux. Un regard derrière, personne. J'accélère tout de même pour franchir la ligne en 8h14.
Un coup d'oeil au classement, je finis 42ème. Un autre coup d'oeil aux inscrits : 192. Je me dis que c'est pas mal même si j'ai le sentiment d'avoir un peu raté mon milieu de course. Mais sur une épreuve de plus de 8 heures, on ne peut pas être bien tout le temps ! Finalement, ce seront 158 coureurs qui finiront classés.

En tout cas, c'est un très beau trail que cet Aneto trail de Haute-Bigorre. Le coin, que je connaissais pour y avoir randonné plusieurs fois, est vraiment adapté au trail et le circuit assez exigeant. Belle première en tout cas !
Le seul bémol ? La partie goudronnée entre Payolle et Beyrède. Peut-être y a-t-il un point d'amélioration à explorer ici !
Le parcours et mes données sur le site polar, c'est ici.
Et le profil, là :


Allez, maintenant place au Tavignanu Trail, le 7 juillet !