dimanche 1 juillet 2012

Aneto trail de Haute-Bigorre - 50km, 3000m D+

Cette année, je ne cours pas beaucoup de courses, mais je les choisis bien ! Ce trail à Campan, dans les Hautes-Pyrénées, est une première édition dans ce format de 50 km. Avec 3000m de dénivelé, le profil est véritablement montagnard. Et comme je connais un peu le coin, j'ai quelques craintes sur le "confort" des sentiers. Beaucoup de traces de vaches nous attendent et je n'aime pas trop ça.
Bref, après avoir retiré mon dossard une demi-heure avant le départ, je me prépare tranquillement dans ma voiture. Tellement tranquillement que je me rends compte au dernier moment que j'oublie presque de diluer ma poudre magique énergétique dans ma poche à eau.


Un peu de monde au départ puisque nous sommes annoncés 300 concurrents, relais compris. En solo, 192 coureurs sont inscrits et je porte le dossard 88.

De Campan à Artigues
Après le briefing, c'est le départ. Et le ton est donné d'entrée. 1500m de montée nous attendent dans les 10 premiers kilomètres jusqu'au col d'Arizes, à plus de 2100m d'altitude. C'est exclusivement de la montée, à l'exception de quelques brèves portions de descentes au Col de la Courade ou de plat (vers le lac de l'Oeuf). Je pars tranquillou, je veux garder des réserves pour la fin, pour la longue descente vers Campan depuis le Soum de Bassia. Je me cale donc dans un groupe dont le rythme me convient. Jusqu'au Col de la Courade, la course se déroule sur piste, en lacet. Le ciel est couvert mais il est annoncé du soleil assez rapidement. Le temps est frais juste comme il faut.
De mon côté, les sensations ne sont pas extraordinaires. Je trouve ma fréquence cardiaque anormalement élevée et j'attribue cela au stress de la course en me disant que les kilomètres passant, ça se calmera.
Peu après le Col de la Courade (1272), on emprunte une piste forestière sur quelques centaines de mètres avant de déboucher sur la crête.


C'est à ce moment que le brouillard a la bonne idée de laisser place à une splendide mer de nuages.

Le Pic du Midi, au fond.
Le Pic du Midi de Bigorre se tient devant nous. A gauche, le massif du Lhéris. A droite, le pic de Montaigu. C'est superbe !
A ce moment, j'accélère un peu. D'abord pour décramponner un peu ceux avec lesquels je suis, surtout pour me tester. Le parcours devient assez technique et on atteint le lac de l'Oeuf après une petite descente avant d'attaquer le dernier ressaut nous menant au Col d'Arizes à 2132 m d'altitude et au bout de 10,2 km de course. La montée est brève depuis le col, mais assez violente. Ca grimpe dru ! Je le passe 2h02 après le départ.

L'arrivée au Col d'Arizes
Place maintenant à une longue descente vers Artigues. Je vais pouvoir savoir rapidement si j'ai bien progressé dans ce domaine. On passe le lac d'Arizes, la cabane d'Arizes (1740) et les cabanes de Tremezaÿgues. Et tout va bien. Un seul concurrent me dépasse. C'est du jamais vu. J'arrive même à en dépasser deux. Bref, je tiens ma place et me dis que finalement, la journée va peut-être se dérouler favorablement. La partie le long de la cascade d'Arizes, peu avant Artigues est très cassante. Mais je tiens, les cuisses ne disent rien.

D'Artigues à Payolle
A Artigues (1220), je ne m'arrête que le temps de faire le plein de ma poche à eau et d'y ajouter ma boisson de course préférée. Je repars donc rapidement pour attaquer la deuxième montée du jour. Assez rapidement, je ressens un coup de moins bien qui va me durer jusqu'à Cortaou des Esclozes, c'est-à-dire pendant environ une heure. Sans non plus être complètement à la ramasse, je me contente de gérer mes sensations de moins bien. Je n'arrive pas à trouver le rythme et sur certaines portions je peine à courir, même lentement. Ca va passer, je le sais, mais j'aimerais que ça dure le moins longtemps possible. On alterne monotraces en dévers et en courbe de niveau, petits coups de cul, petites descentes, pistes, chemins...


Il faut faire attention par endroits aux racines ou au sol irrégulier. Mais on a une belle vue sur le Soum de Bassia, qui nous attend, serein.

Avant Payolle
Payolle (km 30) approche, on voit des habitations. Y arriver prend du temps, la vallée y est large à cet endroit. Beaucoup de monde en tout cas à ce ravitaillement et pour nous encourager. Là non plus je ne m'éternise pas.

De Payolle à Campan
Je reprends la route rapidement pour attaquer la dernière grande difficulté du jour : la montée au Soum de Bassia. Je l'ai reconnue deux fois dans le mois et à chaque répétition j'ai souffert dans la dernière partie très pentue et assez technique.
Avant le col de Beyrède, je partage l'ascension avec une féminine et un jeune du cru qui nous chante quelques chansons locales ! Lui, il est en forme !

Dans la montée, peu après le col de Beyrède
Je discute un peu avec la féminine, on s'encourage et au Col de Beyrède (km 32, 1417) je sens que mon second souffle arrive. Je décide donc de pousser un peu pour voir. Tout va bien. Je remonte pas mal de monde, bien coincés dans la dernière partie de la grimpette vers le Soum de Bassia. J'ai déjà la tête au sommet.

Le Soum de Bassia
Je prévois de m'y arrêter pour resserrer mes lacets, fixer mes bâtons au sac et manger une barre. C'est donc ce que je fais. Quelques concurrents que j'avais passés dans la montée me repassent mais en repartant du sommet, je vois bien que j'ai retrouvé mes jambes. Il reste 16 km et je me dis que je vais y aller à fond jusqu'à l'arrivée.
La crête est fabuleuse à courir. Confortable et aérienne, elle offre un superbe panorama sur les sommets élevés de la chaîne au sud. Et une vue en majesté sur le roi du secteur, le Pic de l'Arbizon.

Les facéties météorologiques du jour !
Une féminine qui effectue le relais me semble adopter un rythme assez similaire au mien. Je reste donc dans sa roue, prends le relais par moments, jusqu'au dernier ravitaillement à Courtaou d'Ordincède au km 44. Je reprends un peu d'eau et repars, vite. Ma montre indique 7h24 de course, je vois déjà que je ne pourrai tenir 8h. Ce n'est pas grave. Dans ces six derniers kilomètres, j'ai toujours d'aussi bonnes sensations. Je reprends cinq à six concurrents qui n'arrivent pas à me suivre, peut-être même plus. J'arrive à courir dans les faux-plats montants, c'est grisant. L'arrivée se rapproche et lorsque j'arrive à Campan je suis d'abord surpris du nombre de spectateurs, assez nombreux. Un regard derrière, personne. J'accélère tout de même pour franchir la ligne en 8h14.
Un coup d'oeil au classement, je finis 42ème. Un autre coup d'oeil aux inscrits : 192. Je me dis que c'est pas mal même si j'ai le sentiment d'avoir un peu raté mon milieu de course. Mais sur une épreuve de plus de 8 heures, on ne peut pas être bien tout le temps ! Finalement, ce seront 158 coureurs qui finiront classés.

En tout cas, c'est un très beau trail que cet Aneto trail de Haute-Bigorre. Le coin, que je connaissais pour y avoir randonné plusieurs fois, est vraiment adapté au trail et le circuit assez exigeant. Belle première en tout cas !
Le seul bémol ? La partie goudronnée entre Payolle et Beyrède. Peut-être y a-t-il un point d'amélioration à explorer ici !
Le parcours et mes données sur le site polar, c'est ici.
Et le profil, là :


Allez, maintenant place au Tavignanu Trail, le 7 juillet !

2 commentaires:

  1. Intéressant comme course, une de plus à noter dans un agenda toujours chargé en cette période.
    Et bravo à toi.

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    1. merci !
      Je confirme, c'est un très chouette trail dans un très bel endroit, bien adapté à notre passe-temps favori. Les sentiers sont diversifiés et surtout le profil très typé et très sélectif. Depuis le Col de Beyrède jusqu'à l'arrivée, c'est un régal. Entre le 5ème kilo et Artigues, c'est pas mal non plus.
      Mérite d'être couru.
      Et bonne course à toi sur le GRP, que je n'ai pas pu faire cette année, faute de réactivité en janvier !

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