mardi 10 juillet 2012

Tavignanu trail - 32 km, 2100m D+

Le Tavignanu trail, c'est le petit frère du Restonica trail. Petit, juste par la taille, parce que malgré sa distance relativement modeste, c'est un grand trail, sauvage et beau, technique et ludique, riche et varié. Le parcours est strictement le même que celui de la Restonica du départ jusqu'au refuge de la Seca et du plateau d'Alzu à Corte. La jonction entre ces deux morceaux se fait naturellement par un sentier en montée, sèche par endroits, plus souple à d'autres.
J'étais donc vraiment en terrain connu, partant pour une course dont je connaissais tout le parcours. Un avantage ? Certainement, en tout cas pour la gestion de ma course.
Le départ est donné à 7h, dans une certaine confusion, tous les coureurs n’ayant pas voulu se placer sous l'arche de départ ! Il faut dire que la configuration du site n'était pas très bien adaptée, un peu étroite, pour accueillir plus de 300 concurrents, un record de participation.
En tout cas les premiers hectomètres sont toujours aussi difficiles, d'abord pour monter la sculiscia en ville puis pour rejoindre l'arche de Scandulaghja. C'est par contre très simple : il faut monter et prendre 1400 m de D+ en moins de 10 km.
Avant de rejoindre la forêt du Tavignanu, sur les hauteurs de Corte, l'itinéraire est à découvert. Il fait déjà chaud et le soleil, dans le dos, se fait bien sentir. Je prends un rythme que j'estime rapide mais sans en faire trop non plus. Malgré la distance et le temps que je me suis fixé (entre 5h et 5h30), il faut en garder pour la fin qui est longue, dans la vallée du Tavignanu et qui se fera sous le soleil de midi !
Au-dessus de Corte
Beaucoup de participants donc et une belle file indienne chemine au-dessus de Corte. Je me rappelle bien le chemin, je n'ai pas de surprise. Je monte et m'hydrate régulièrement tout en me disant que quand même, les trails en Corse, c'est une autre dimension !
Les premières pentes
Les sensations sont plutôt bonnes même si je trouve encore que ma fréquence cardiaque est bien rapide. Mais musculairement, aucune douleur.

On grimpe, on grimpe

Dans la forêt
Enfin l'arche, merveille naturelle, atteinte en 1h15.
L'arche de Scandulaghja

Un dernier coup de rein et le col qui la sépare des bergeries de Padule est franchi, avant les bergeries (alt. 1600) où le premier contrôle des dossards nous attend ainsi qu'un ravitaillement.
A Bocca Canaghia, un regard en arrière
Et où je ne m'arrête d'ailleurs pas, ayant misé sur une autonomie en nourriture et un ou deux ravitaillements en eau seulement. Arrive la partie la moins agréable du parcours : une remontée sur une piste inconfortable vers Bocca Canaghia (alt. 1760) puis une descente vers la bergerie de Conia (alt. 1593) et une partie plus plate, sur piste encore jusqu'aux bergeries de Boniacce (alt. 1460).
Au loin, la Paglia Orba, la plus belle (au centre) et le Monte Cintu, le plus haut (à droite)


Moins technique, voire roulante, je ne fais pas trop attention sur cette portion, mon regard et mon esprit tournés plein sud vers le sommet du Ritondu, troisième sommet de Corse. Et blam, je bute contre un caillou et malgré une tentative de rattrapage désespéré, je me ramasse lamentablement sur le bord de la piste. La cuisse est touchée à deux endroits et je me cogne la malléole contre une pierre. Un coureur se retourne pour prendre de mes nouvelles, je le rassure et j'essaie de me rassurer, mais ça va. D'ailleurs, c'est assez vrai. Depuis les bergeries de Padule, je remonte quelques coureurs, en ne m'étant fait dépasser que par deux comparses.
Je trouve malgré tout la piste longue, bien plus longue que dans mon souvenir du Restonica trail. Mais cette satanée partie finit quand même par s'arrêter et l'on bascule vers la vallée du Tavignanu, pour rejoindre le refuge de la Seca. La descente est technique, il faut rester vigilant. Et je le reste d'autant plus que c'était dans cette portion que je m'étais étalé en 2011 après avoir buté contre une racine. Personne ne me dépasse. C'est bon signe. Je pénètre de nouveau sous les laricii. Le refuge n'est plus très loin, j'en profite pour boire beaucoup avant le ravitaillement. J'y rejoins de nombreux coureurs, je fais le plein, vide quelques poubelles, remets le sac sur le dos et je repars. Heureusement que je connais bien le coin parce qu'aucun bénévole ne nous indique par où il faut continuer ! On en est à 16 km de course, soit à la mi-course. Ma montre indique 2h50 depuis le départ. Finir en 5h me semble déjà hors de portée mais je me sens bien.
En arrivant au refuge de Seca

Alors j'appuie un peu dans la montée. Je suis seul au début mais je rattrape vite deux coureurs que je dépasse. Puis un troisième qui s’accroche et restera avec moi quasiment jusqu'en haut. En à peu près 35 minutes de montée, je dépasse près de sept ou huit coureurs. J'ai vraiment de très bonnes sensations et le sentier est un bonheur total. C'est pour moi le meilleur moment de ma course. Et dans la forêt, l'ombre des pins rend l'effort plus supportable.
L'arrivée au plateau d'Alzu

Beaucoup de monde aux bergeries d'Alzu (alt. 1588). Alors que je n'ai pas l'intention de m'arrêter, un bénévole nous interpelle tous un à un : "Douche obligatoire !" Il faut bien dire qu'au soleil, que l'on retrouve sur le plateau, la température est élevée. Je me plie donc de bonne grâce à cette injonction. A l'aide de grosses éponges, on est aspergés sur la tête. C'est ma foi... rafraîchissant et très appréciable. Je repars vite malgré tout. Il ne reste plus que la longue descente vers Corte. J'avais mis 2 heures l'année dernière, j'espère gagner une bonne dizaine de minutes cette année.
Le début de la descente
Dès les premiers mètres de la descente, les pieds me font très mal. Je m'arrête et resserre les chaussures au maximum : la pente est très raide. Ca va mieux et j'essaie de garder un rythme supérieur à celui que, naturellement, j'aurais tendance à vouloir adopter.
Jusqu'à la passerelle de Rossulinu (alt. 760), j'arrive à dépasser trois concurrents en ne me faisant reprendre que par deux. Mais je les retrouve en fait tous à la passerelle où un point d'eau et des bénévoles nous attendent. On me conseille de boire : pour rejoindre Corte, ce sera sous le soleil et "gare aux crampe" me dit-on ! Une douche encore, je bois un peu et je repars devant tous ceux qui étaient arrêtés.

La passerelle de Rossulinu

Il reste environ 6-7 km et si le parcours descend, quelques petites remontées nous attendent. Et le sentier a beau être l'un des plus fréquentés du coin (et ce jour-là, il l'est !), il n'en est pas moins assez technique à courir : très peu de portions dégagées, sans pierres. A Antia (alt. 610), un nouveau point d'eau. Je vérifie ma réserve, j'ai assez pour la fin.
Je repars et même si je me fais rattraper par deux ou trois coureurs, j'arrive finalement à les distancer et à en rattraper de nouveaux. Un seul reste avec moi : il s'inquiète de la fin de la course, qu'il ne connaît pas. Je le rassure, ça va vite arriver malgré quelques petites relances à effectuer.
On arrive enfin en ville. Lionel et Catali sont là, au parking du musée ! Je leur fais juste un signe et leur donne rendez-vous quelques minutes plus tard. Le musée, la sculiscia, la place Paoli, le Cours et l'arrivée ! Avec les enfants et ma soeur !
En 5h22, la boucle est bouclée. 32 km, 2100m de D+. Je finis 77ème sur 290 arrivants. Un très beau résultat pour moi sur un trail qui, dans sa version longue (68km) ou courte (32 km), mérite vraiment d'être couru.
Il parait même que pour 2012, une version ultra longue de 105 km est en préparation !

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